Voici un petit tutorial pour vous aider à changer votre suspension vous même sur votre MZ 125 RT.
– Coût de l’opération en mai 2007 : 50 euros (pièce Ebay)
– Prix d’une suspension sport pour SM chez Trophy Moto: 515 euros
Signes avant-coureurs
– la moto rebondit plusieurs fois après une bosse
– sensation d’être en 2cv (pour les moins jeunes) ou en bâteau
– manque de précision dans les virages
– impression que la chaîne est détendue même quand elle est bien réglée
Outils nécessaires
– clé plate assez fine de 17 (une autre, à oeil peut faire gagner du temps)
– clé ou plutôt douille Allen de 7,5 mm (assez rare)
– clé Allen de 4 mm
– tubes pour donner plus de force
– dégrippant
– cric, même cric auto
– sangles ou matériel d’alpinisme réformé avec point de fixation haut
– chiffons et dégraissant pour les mains
– si la suspension de remplacement n’est pas lubrifiée, prévoir les lubrifiants préconisés par le manuel du conducteur
Comment procéder ?
La suspension de la MZ RT/SM se change en pièce unique combinée ressort/amortisseur et ne nécessite pas de compresser le ressort. Elle se change en général parce que l’amortisseur ne remplit plus son rôle. Le manuel ne contient pas de préconisation mais celle-ci à 47 000 km, complètement HS.
Dans quelle position installer la moto ?
L’idéal est que la roue arrière pende à environ dix centimètres au-dessus du sol, afin que l’élément de suspension puisse se dégager. Cependant, la moto étant alors en équilibre précaire, il est bon de la suspendre par le haut afin de ne pas se laisser surprendre par l’affaissement de la moto sur le bras oscillant, juste après le retrait de la vis 2. Ainsi, ce sera la roue qui retombera sur quelques centimètres, sans secouer la moto et sans risquer de la faire chûter.
Comme on le voit sur l’image, un système cher aux alpinistes a été utilisé, pour ses capacités de sauvegarde en crevasse: le mouflage. Il s’agit d’un montage où une corde, divise par deux la force de traction à exercer, à chaque fois qu’elle traverse un mousqueton qui se comporte -frottements à part- comme une poulie. Le nombre de points d’ancrage peut se limiter à un seul grâce à un astucieux système de noeuds et de torrillon qui laisse glisser la cordelette entourant le mousqueton vers le bas, et pas vers le haut. Il faut toutefois prévoir un autre point de fixation (à gauche sur la photo) pour empêcher les glissements inévitables une fois on aura hissé la moto et lâché la corde. Une sangle pourrait faire le même effet.
La moto est empêchée de basculer à gauche par la béquille. Un cric auto, passé sous le cadre, du côté droit et installé dans l’axe de la moto, empêche celle-ci de basculer à droite.
Durant les opérations, malgré des vis très difficiles à débloquer, la moto est restée très stable et n’a jamais menacé de tomber.
C’est parti !
– Démonter la selle en tirant sur le crochet noir à l’arrière gauche de la selle.
– Dévisser la vis 1 à l’aide de la petite clé Allen.
– Tirer le flasque avec la main gauche, puis le tirer vers la gauche afin de le faire sortir du picot 1.
– Dévisser la vis 2 en maintenant l’écrou 2 immobile à l’aide de la clé plate de 17. La vis 2 se manipule à l’aide d’une douille Allen de 7,5 mm (assez grosse) et d’une clé à douilles. Faire attention au cable venant de la bobine ! La vis 2 tombe avec sa rondelle sans difficultés pour les retrouver.
Pour des raisons difficiles à expliquer, les vis sont souvent vissées très fort, afin d’interdire une chûte de la vis qui serait extrêmement dangereuse pour le pilote. On peut utiliser du dégrippant et des tubes pour se donner plus de force. En revanche, il est très important de ne pas secouer la moto, ne pas abîmer les pièces toutes proches et surtout, de ne pas glisser sur la tête de l’écrou ou de la vis. La prise doit être parfaite et ne pas bouger. Sinon, il vaut mieux changer d’outil. On ne sera pas tenu de revisser aussi fort, surtout si on utilise des vis frein neuves, les chances que l’assemblage se dévisse étant très faibles, d’autant qu’une vis cassée aurait des conséquences tout aussi néfastes !
– Laisser le bras oscillant descendre jusqu’à ce que la roue touche le sol. On peut éventuellement prévoir de laisser avant un levier sous la roue (Ex: une planche) afin de manipuler plus facilement le bras oscillant lors de la remonte. L’oeil haut de la suspension ne coincide donc plus avec son point de fixation.
– Dévisser l’écrou 3 de la vis 3. Récupérer les deux ainsi que les deux rondelles.
– Extraire l’élément de suspension :
Préparer le nouvel élément de suspension si nécéssaire grâce aux lubrifiants préconisés dans le manuel du conducteur, telle la graisse MoS2 sur le mystérieux « Joint de rotule » (où y a-t-il une rotule ?) .
Il est recommandé de remonter des écrous-freins (aussi appelés NYLSTOP) NEUFS pout les écrous 2 et 3, c’est ce qui sécurise le remontage et rend inutile un serrage de brute…
– Mettre en place l’élément de suspension à partir du bas. Visser la vis 3 dans l’écrou 3 en n’oubliant pas les deux rondelles de chaque côté (sous peine de déteriorer la vis frein en la retirant pour corriger).
– Voici le point le plus embêtant: il faut soulever la roue arrière légèrement (je l’ai fait avec les pieds), afin de pouvoir passer la vis 2 (avec la main droite) tout en positionnant l’élément de suspension (avec la main gauche). Faire tomber l’écrou 2 et sa rondelle est sans conséquences, sinon qu’il faut tout recommencer.
– Remettre en place le flasque en allant de gauche à droite, sur le picot 1. Revisser la vis 1 à l’aide de la clé Allen de 4.
– Remettre en place la selle et appuyer à l’arrière pour verrouiller.
Aller faire un tour sur la route et profiter de sa nouvelle monture pour arsouiller ! Vérifier le bon serrage dans les premières semaines!
Un grand merci à Havoc pour ce tutorial très complet.